Le p'tit coin de la musicophage
Il y a quelques temps, devant l'amoncellement d'instruments de musique dans mon petit chez-moi (pas moins de douze résidents permanents, sans compter tous les locataires de passage qui se font une petite place pour quelques temps), j'ai eu l'envie nécessaire (oui oui) de m'aménager un petit coin musique où rassembler tout mon matériel en toute sécurité. Bon, naturellement, j'ai toujours le secret espoir de consacrer un jour une pièce entière de mon hypothétique future maison à l'installation de mes instruments, mais en attendant, je dois faire avec le peu de place dont je dispose (HLM oblige).Mais en attendant, je ressentais le besoin de rassembler mes instruments, autant pour m'assurer de leur sécurité (les autres zones de la maison étant parfois très dangereuses pour tout objet moins résistant qu'un bloc de béton armé) que pour leur donner l'espace qu'ils méritent. Et puis, j'en avais plus qu'assez des guitares en housse et du piano numérique planqué derrière un fauteuil.
Piano qui a été en fait le pivot central de cette installation, puisque c'est autour de lui que tout s'articule. Son pupitre accueille les livres que j'utilise le plus (la Guitare pour les Nuls et mon classeur à partitions et tablatures), le métronome, une boîte de médiators et une guimbarde, tandis qu'entre ses pieds j'ai réussi à caser mon ampli, mes livres (dont certains en anglais, méthodes de solfège, guitare, piano, vieilles partoches ...) et une petite table pour les plus petits instruments et quelques trucs que je ne pouvais pas caser ailleurs (dont un coffret de vinyls collectors de Snow Patrol qui tient une place enragée).
Ma chambre étant pourvue d'une sous-pente de toit qui rend impossible l'installation d'une bibliothèque (second gros problème d'aménagement de l'espace chez moi), j'ai tenté de mettre à profit cet espace perdu pour en faire une remise à instruments que j'ai décoré un peu aux couleurs de ma musique favorite. Après quelques semaines de bidouillages, d'arrachage de cheveux, de tours de rein et de jurons d'une grossièreté à faire pâlir un Troll des Cavernes, voici ce que ça a donné :
Oui, parfaitement, il y a un nain de jardin au premier plan.
Oui, parfaitement, j'ai superposé un (faux) tapis persan et un Union Jack.
So what ?
Le p'tit coin prend donc place entre mon autel (sur la droite, de l'autre côté du rideau rouge) et ma malle (dans laquelle je range tous mes outils de sorcière tambouilleuse). Cet emplacement n'est pas anodin, puisque cela l'intègre totalement à mon espace sacré lorsque je trace un Cercle. De cette façon, si l'envie m'en prend, je peux sans problème inclure l'instrument de mon choix dans le rituel ou la célébration, sans être obligée de lever le Cercle à chaque fois. J'ai séparé visuellement le coin musique de mon autel par un rideau, pour lui donner un petit côté boudoir-isolé-cachette-planquette, vestige de mes cabanes d'enfant bricolées sous les meubles. Je m'y sens incroyablement bien, comme dans une bulle protectrice qui me coupe du reste du monde. On peut donc y retrouver la plupart de mes instruments (à l'exception d'Al, mon piano droit, et de mon pauvre violon anonyme qui attend encore dans le garage que le chirurgien-luthier de la famille daigne bien le caser sur son planning).
Nous retrouvons donc, en compagnie de Gérard, le clavier ... :
Mes gratounettes : Josiane (ma classique Fender, la belle blonde sur la droite), Izzie (la Telecaster rouge) et Eddie (le guitalélé électrique qui se planque derrière Izzie), accompagnées d'Edgar, mon ampli (Fender Blues Junior), alias le Vieux Machin :
Je sens que vous voulez une meilleure photo d'Eddie. Dans mon immense bonté, le voilà :
C'est une horreur à jouer (les cases sont minuscules), mais je l'adore. Non seulement il a franchement un bon son lorsqu'il est branché sur un ampli, mais en plus c'est un instrument assez atypique qui surprend toujours beaucoup. Mon père l'avait acheté pour mon frère sur la foire musicale de Paris à la fin des années 70, mais mon frère n'a jamais voulu en jouer. Il croupissait en haut d'une armoire chez mon père jusqu'à ce que je me propose, dans mon immense bonté, pour l'accueillir chez moi. Je sais, ma générosité me perdra.
De l'autre côté, le coin des p'tits instruments, où l'on retrouve une flûte à bec (dans l'étui marron), une tin whistle (posée sur le rebord du chapeau) et deux guimbardes (une dans l'étui en cuir sur la droite, l'autre sur le piano juste au dessus, hors champ) (et aussi un accordeur, ça peut servir, et la housse de mon ampli cachée derrière la plaque de Londres) :
Oui, parfaitement, c'est un chapeau en mousse ridicule de la Saint Patrick (qui est posé sur le coffret-de-la-mort-qui-tue de Snow Patrol).
Oui, parfaitement, il y a une tête de mouton sur la housse de mon accordeur.
Même pas peur.
Une petite photo rapprochée de mes flûtes (flûte à bec baroque à gauche, tin whistle à droite) :
Et de mes guimbardes :
Et, de l'autre côté du rideau, mes drums : un tambourin pendu à la tringle de mon autel, et un djembé posé au pied :
Fiou, c'est agréable de rassembler tout le monde ! Tout le monde ... Enfin presque. Il reste Al (Alexander Herrmann de son nom complet), le piano droit, qui ne rentre pas dans la pièce et doit donc loger dans la "pièce à tout" de la maison (bibliothèque, bureau, chambre d'amis, pièce à cochons d'Inde ...), et un vieux violon (2/4 il me semble) que j'ai récupéré dans une grange, et qui a besoin de gros travaux (le pauvre n'a plus ni cordes, ni chevalet, ni archet, a des problèmes de mécaniques, de courbure du manche ... Bref, heureusement que mon père est luthier). Mais bon, voici tout de même des photos de ces deux laissés pour compte :
Al, d'abord, qui s'accommode tout de même bien de cette situation (je précise au passage que non, il n'est pas rayé, il reflète simplement le papier peint) :
Et le violon (photo immonde prise avec mon portable), qui a moins de bol (bon, au moins, il a un étui, c'est déjà ça de pris) :
Bon ben ... y a plus qu'à.