Petits achats de printemps
Enfin. Le soleil pointe le bout de son nez (assez fort parfois, le fourbe) (37° samedi, j'ai cru mourir au studio pour les répétitions du concert de vendredi prochain, malgré mon short et mon petit top en coton hyper léger) (et un sauna gratuit, un !), les oiseaux chantent (à partir de 4h30 du matin, bande de casse-pieds, va) et les pissenlits envahissent tellement l'herbe sous mon balcon que j'ai l'impression de flotter au-dessus d'une mer jaune canari (j'adore).
Tenez, regardez :
Oui, j'ai un chouette espace vert sous mon balcon, lucky me.
Du coup, après ces longues semaines de froidure et de caillure (comme disait ma vénérable grand-mère) (que ses orteils soient sanctifiés), à tenter tant bien que mal de sauver mes pauvres plantes (qui ont toutes fort bien triplé de volume depuis que j'ai fait mes petites plantations) de l'orage et de la grêle (le gros bleu en forme d'Australie sur mon épaule droite a longtemps témoigné de mon courage pour mettre mon lys blanc à l'abri du cataclysme), je peux enfin profiter du fruit de mon travail, et aller béatement gratter ma guitare sur mon balcon, entourée par mes pots bien garnis, devant un public d'aoutats ébahis (oui, j'ai beaucoup d'aoutats sur mon balcon) (ils aiment bien manger mes pieds).
Je commence déjà à récolter un peu de persil pour Mister Jack et Charlotte (ça me procure une immense fierté de me dire "je nourris mes cochons d'Inde avec le persil maison de mon balcon"), et je pense que je pourrais bientôt commencer les récoltes de sauge, thym, romarin, verveine et armoise, en attendant la pleine floraison de la camomille.
En attendant, je suis allée il y a quelques jours avec mes Poulbots visiter un village de potiers, dans le Berry, où nous avons pu voir une reconstitution de la maison d'un artisan potier du début du XXème siècle (c'était très émouvant de voir à quel point ce cher monsieur avait de la ressource, et étendait son merveilleux métier à tous les objets indispensables du quotidien, de la vaisselle jusqu'aux bougeoirs, bouillottes, pots de chambre, tirelires et petits jouets pour sa fille), nous essayer à une initiation au modelage (seuls les Poublots étaient initiés, en réalité, j'ai dû me faire violence pour ne pas me jeter sur l'argile et modeler un petit pot, moi aussi), mener une chasse au trésor autour de la légende de Mélusine (qui est partout, décidément) et assister à une démonstration époustouflante de confection d'un pichet par une potière complètement hallucinante (elle nous a fait un pichet en 3 minutes, on s'est même demandé si elle n'était pas un peu magicienne sur les bords) (probablement que si, elle vivait entourée de chats). Et puis, évidemment, avant de partir, nous sommes passés par la case indispensable : les boutiques. Et puis, évidemment, en bon panier percé que je suis, je n'ai pas pu résister à acheter un petit quelque chose à chacun des deux potiers qui vendaient leurs oeuvres (je n'allais pas acheter à l'un et pas à l'autre, n'est-ce pas ?). Je suis donc repartie avec un petit bol adorable qui me servira sans doute de bol d'offrande, et une cassolette qui accueillera sans doute mes mélanges-et-tambouilles-d'herbes-du-balcon.
Et un peu plus tard, alors que je flânais dans le magasin de déco préféré de ma mère pour lui trouver des cadeaux de Mother's Day (non, l'anglais n'est pas un snobisme, c'est pour éviter une répétition du mot "mère") (j'aurais pu écrire "maman", mais je vous dis bip), je suis tombée sur LE rêve de ma vie (si si, depuis le temps que j'en cherche partout à pas trop cher, je peux vous dire que c'est LE rêve de ma vie) : une serpette pliable. Toute jolie, toute mimi, avec un manche en frêne et une lame bien aiguisée. L'Opinel du druide moderne. Le manche sera gravé avec des symboles personnels et vernis pour le protéger, je profite donc du fait qu'ils soit encore vierge pour vous mettre une petite photo de la bêêête (avec les poteries sus-citées) :
Je ne sais absolument pas comment finir ce message. Du coup, ben ...
Voilà, il est fini.