Beltane ... enfin !
Je sais que Beltane est censé tomber le 1er mai, mais depuis quelques années j'ai tendance à prendre de grandes distances avec les dates imposées pour les sabbats ... A part pour les solstices et équinoxes qui marquent un évènement astronomique (donc là, forcément, il y a une date fixe), je préfère me fier aux manifestations naturelles qui sont à mes yeux de bien meilleurs indicateurs qu'une date figée dans un calendrier fait par l'Homme.
Du coup, quand je suis allée me promener, ce 1er mai, en quête d'aubépine pour ma récolte annuelle dans mon Coin chéri, et que j'ai constaté que l'aubépine n'était pas encore fleurie (la faute à cet abominable hiver pluvieux qui n'en finit pas), je n'ai pas pu fêter Beltane. Célébrer ce sabbat alors que l'aubépine est encore en boutons ? Impossible. Et pourtant, on chuchote partout que Beltane approche ... En témoignent les quelques belles éclaircies que nous avons eu au milieu des orages et du vent glacé, comme si la belle saison naissante avait entrepris un combat de catch avec ce foutu hiver attardé. Mais elle n'a pas encore gagné !
J'ai décoré mon autel, plus pour signifier qu'Ostara s'en était allé que pour accueillir Beltane puisque je n'ai pas allumé les bougies. Il était encore trop tôt. Trop tard pour Ostara, trop tôt pour Beltane, une sorte de temps suspendu entre les deux, une jachère spirituelle entre les sabbats.
J'ai donc décidé d'attendre la floraison pour ma célébration. J'ai rendu visite régulièrement à l'arbre qui me donne de ses branches chaque année, et j'ai en quelque sorte attendu qu'il me donne le feu vert.
C'était aujourd'hui.
Aujourd'hui, donc, armée d'un bocal de lait (pour la libation traditionnelle à la dryade de l'aubépine), je suis allée récolter ma branche. Une branche par an. Une seule. L'aubépine est un arbre qui ne dispense ses bienfaits que lors de Beltane, si on le récolte avec respect et parcimonie. J'en prends toujours très peu, pour me rappeler à quel point cette plante sacrée est précieuse. Une branche, une seule, pour toute l'année : j'ai intérêt à doser l'usage que j'en fais. C'est une discipline à laquelle je me plie depuis des lustres, un rituel personnel issu de mes propres traditions, des leçons de sagesse que j'ai tirées de la Nature. Je suis rentrée en serrant mon précieux bien contre mon coeur, et je me suis hâtée de l'installer sur mon autel.
Voilà ce que cela donne de jour :
Et de nuit (comme d'hab, vous connaissez la musique maintenant) :
Et puis comme je suis hyper sympa (si si, on dirait pas comme ça, je sais, mais ça m'arrive), quelques clichés plus rapprochés :
Le petit dolmen trop choupinouuuu que j'ai ramené de Brocéliande, un petit rameau d'aubépine (celui-ci va sécher et être employé très bientôt pour un rituel, c'est pourquoi il est séparé de sa branche d'origine), mon bon vieux scarabée et une bougie votive pour l'esprit du Sabbat.
On peut voir l'une des fleurs de jasmin que j'ai mise dans les petits vases pour parfumer l'autel.
Le mât de Mai
Le centre à la lumière du jour
Et puis une photo concept des fleurs d'aubépine avec la bougie rouge du Sabbat. Je m'amuse bien, parfois.
Beltane a été très riche, encore une fois. Je sens beaucoup d'opportunités arriver, tant dans le domaine spirituel (je suis en pleine refonte de mes pratiques et habitudes) que personnel, et ça me fait le plus grand bien.