Ostara, le sabbat qui sent le sapin
Je ne sais pas si, comme chez moi, il existe aussi chez vous un sabbat dit "foireux" (alias le sabbat qui tombe à l'eau chaaaaaaque année, quels que soient vos efforts titanesques), mais, ici, clairement, Ostara pourrait être qualifié de façon fort triviale de "sabbat qui craint sa race noms de dieux".
Une tentative d'autel ... moche.
Pourtant, c'est ballot, parce que j'adore cette période de l'année. Donc finalement, je me dis que la Malédiction ne vient peut-être pas de moi, puisque, dès que le printemps pointe le bout de son nez, je ne suis que joie, orteils frémissants dans mes ballerines vertes, nez au vent, cheveux encore plus roux (because soleil revenant), poil brillant et doigts fleuris. J'attends le printemps avec moult impatience, pour gratter la terre, planter des belles vertes sur mon balcon, partir en balade, respirer l'air radouci et écouter le chant des oiseaux.
Un peu mieux en 2009 mais pas de célébration non plus
Et pourtant, depuis mes débuts (ça remonte au siècle dernier, déjà) (tout ça ne nous rajeunit pas), Ostara foire systématiquement. Mais vraiment, hein, pas qu'un peu. J'ai beau faire des projets, m'acharner à décorer mon autel, chercher des idées, tout finit immanquablement par tomber à l'eau en coulant comme un menhir dans un lac de montagne. Poisse.
On sent qu'en 2010 je me suis dit que j'allais refaire comme en 2009 ?
En 2003, je passais un bac blanc extrêmement chiant qui m'a pompé toute mon énergie.
En 2004, j'ai fait une splendide crise de sinusite qui m'interdisait toutes les sources de lumière pendant trois jours.
En 2005, j'étais coincée à la gare de Mocheville par une grève de la SNCF.
En 2006, je passais trois partiels de 4h chacun.
En 2007, j'étais clouée au lit par une varicelle foudroyante.
En 2008, mon cochon d'Inde chéri, Mister Jack, se faisait opérer d'y abcès à la glande salivaire et avait une chance sur deux d'y rester.
En 2009, j'avais une journée de 12h de colloque pourri à Mocheville. Plus 4h de train.
En 2010, j'avais 40 de fièvre et la grippe A. Oui oui, AVANT l'épidémie.
En 2011, j'étais hospitalisée pour une anémie galopante.
En 2012, j'étais inspectée pour ma titularisation.
En 2013, mon burn out n'a pas suffit, puisque j'ai chopé une sublime angine qui m'a duré trois mois.
Plus d'une décennie de poisse infinie. Plus les années précédentes que j'ai oubliées (je ne tenais pas de journal à l'époque, et j'ai la mémoire qui flancheuuuh, j'me souviens plus très bien).
Quand je vous dis que je suis maudite.
Il y avait du progrès en 2013, putain d'angine ...
Mais bon, je m'étais dit, en 2014, ça ira mieux, après tout maintenant je ne pratique plus systématiquement toute seule, je vais bien trouver quelque chose à faire avec ma super witchy sister. On avait même commencé à planifier quelques trucs, des idées de rituels pour faire fructifier différents aspects de notre vie, faire une petite balade si ma papatte folle veut bien me porter un peu plus loin que devant la cage d'ascenseur ...
Je me croyais sauvée.
...
Quelle idiote.
J'ai reçu une jolie lettre parfumée (ou pas) du rectorat de mon académie ce matin.
Je vais donc passer Ostara 2014 en consultation chez le médecin pour "évaluer mon état de santé physique et mentale".
JOIE.