Des plantes, du bois, des runes
Oh la, j'arrête pas !
D'abord, j'ai entamé les rounds 2 et 3 de mon balcon de Sorcière made in 2014, avec de nouvelles pensionnaires, des Sauges (officinales, pourpre et panachée), une Camomille, une Ciboulette, une Valériane et une Verveine Officinale qui ont rejoint mes vertes copines dans leurs petits pots en terreau. C'est tout vert, en boutons, en fleurs pour certaines (j'écris ton nom, Aconit !), bref, c'est le bonheur.
Une vue d'ensemble. C'est beauuuu hein ?
Oui cher lecteur, ceci est un aconit en fleur. Huhuhu je suis fierté.
Alors forcément, cette bonne vieille Primevère s'est dit que ça n'allait pas se passer comme ça, et que mois de mai ou pas, elle allait refleurir elle aussi. Et toc. Dans tes capuchons, l'Aconit.
Du coup ça a donné des idées au Jasmin. C'est rien qu'un sale copieur.
Et à la Rue aussi. Quel mouton celle-là.
Oh, et puis à la Valériane aussi. Aucune personnalité.
Sinon, j'ai enfin (ENFIN) (il était temps) (je suis longue à la détente quand même) sorti mon pyragraveur (enfin, l'espèce de fer à souder bricolé qui me sert de pyrograveur) pour ... pyrograver (sans dec') mes runes. ENFIN !
C'est pas comme si je travaillais avec les runes depuis que j'ai lu le fabuleux livre de Marie des Bois (les Sortilèges des Runes, pour ne pas le citer), que j'ai dévoré en 2001.
Voilà.
Lyra a donc mis ... 13 ans à se graver un jeu de runes. Il n'est jamais trop tard, hein.
Du coup, pour faire bonne mesure et ne pas faire (sur)chauffer mon pyrosoudeurgraveur pour rien (enfin, les runes ce n'est pas rien, ce n'est pas ce que je veux dire, mais autant faire d'une pierre deux coups) (ou, dans le cas présent, vu que j'utilise des rondelles de bois, d'une tranche deux coups) (histoire de s'en payer une tranche, quoi) (oui, il est 23h57, mon humour vire moisi), j'ai aussi confectionné un jeu de runes sorcières. Je ne sais pas si vous connaissez les runes sorcières, il y a un excellent article sur le sujet sur le site du Sidh, et j'avoue que le concept me plait beaucoup depuis que je l'ai découvert.
Naturellement, comme il serait vraiment dommage de faire simple quand on peut se faire skier, j'ai commencé par les Runes Sorcières. Celles avec des arrondis, des cercles, et des petits détails. Voilà.
C'était la première fois que je touchais à mon pyrosoudeurgraveur (à part pour le changer de place et me dire que zut alors, il serait temps que je branche), donc bon, c'est loin d'être une oeuvre d'art. J'ai fait ce que j'ai pu avec ce que j'avais. Après avoir attendu 20 minutes qu'il chauffe, en vain, me demandant si ce satané truc orange fonctionnait vraiment avant de m'apercevoir que je n'avais pas allumé la prise multiple sur laquelle je l'avais branché.
Après moult tirages de langues et filet de fumée parfum bois-brûlé-barbecue dans les verres de lunettes, ça a donné ça :
Très très très imparfait, donc, mais pour un premier essai j'aime assez. Le côté brut, le trait inégal, le bois strié. C'est primaire, c'est nature, c'est fouillis. Dans un sens, ça me ressemble assez. Donc bon, je garde.
J'ai rangé les huit petites rondelles dans un petit sachet, que j'emporterai avec moi à Brocéliande (ouiiiiiiiiiiiii je retourne en forêt de Brocéliande après demain, je suis JOIE, tu as le droit de me détester) pour les apprivoiser là-bas, et les consacrer, peut-être, à l'occasion. J'aime bien l'idée.
Et donc après, j'ai bidouillé un Futhark. Un Futhark à 24 runes, parce que, tout à fait entre nous, la rune blanche, Wyrd, elle me dérange. Déjà parce qu'on dirait un bout de bois/un caillou qui a été oublié lors de la décoration, ensuite parce que les espaces n'existaient pas chez les peuples nordiques, qui gravaient donc les runes bout à bout (le vide est une invention contemporaine, décidément). Pas de rune blanche, donc.
C'est là que Lyra, spécialiste ès compliquons-nous-la-vie, a découvert qu'elle aurait peut-être dû commencer par là, parce que les lignes droites, avec un pyrosoudeurgraveur, c'est tellllllement plus facile. Mais bon.
Bref, vingt minutes plus tard, après avoir appelé chaque rune par son nom à voix haute (mon barbichu, qui faisait son repassage juste à côté, ne s'offusque même plus quand il m'entend couiner "Feeeeooooooooh, qui es-tu Feeeeeoooooh, quel bout de bois veux-tu être Feeeeeeeooooooh ?") et chauffé grandement mes pauvres doigts (même le manche en plastique de mon pyrobidulegraveur chauffe autant que les forges de Goibniu au bout d'un certain temps) tout en enfumant ma frange, j'ai pyrogribouillé ça :
Bon, encore très inégal, presque "brouillon", mais je suis tellement contente d'avoir enfin mon jeu de runes à-moi-rien-qu'à-moi-confectionné-de-mes-blanches-mains que je suis quand même satisfaite. Comme le jeu précédent, celles-ci ont été soigneusement emballées (dans un carré de soie verte, puis glissées dans un sachet de coton que j'avais cousu il y a des années et que j'utilisait jadis pour le dreamwalking).
Elles me suivront aussi à Brocéliande (je vais avoir plus de bazard de sorcière dans ma valise que de fringues de rechange ...) pour y être consacrées.
Ah, et pour vous donner un aperçu de la gageure, une photo de mon pyromachingraveur :
Voilà.