Mon banquier est un type formidable
En fait il n'est pas si formidable que ça. D'abord, il est plus jeune que moi, et cela peut parfois me courir sur le haricot quand 1) il me donne des conseils sur la façon de gérer ma vie (alors qu'il n'a pas vécu la moitié des éléments qui jalonnent ma dite-vie, qui a été pas mal mouvementée niveau étudiante et financière mine de rien), et 2) parce que je suis mortellement jalouse car moi, à son âge, je traînais nonchalamment mes fausses converses dépareillées à la fac et je passais mes soirées avec mon meilleur ami à faire des marathons stargate-heroes-scrubs-pizza-nutella, et que ce simple souvenir me fait sombrer dans des abîmes de nostlagie sans fin. Et puis il m'appelle madame. A la fin de chaque phrase. Bonjour madame, asseyez-vous madame, avez-vous les documents que je vous ai demandé madame ? une petite signature madame, merci madame, bonne journée madame, au-revoir madame, à très bientôt madame. Je te lui en foutrais, du madame. Goujat.
Bon, d'accord, ça fait quelques temps déjà qu'on ne me demande plus ma carte d'identité quand j'achète de l'alcool. Je n'ai pas le droit d'ouvrir un compte jeune. La moitié des aides de l'Etat que je demande en tant qu'étudiante me reviennent avec le même motif : âge limite dépassé. Je joue sur une playstation 2. Mon portable chantonne un vieux tube poussiéreux de R.E.M. à chaque fois qu'il sonne. J'ai un lecteur de cassettes dans mon salon. De l'arthrose dans la mâchoire. Les vendeuses des parfumeries me glissent des échantillons d'anti-ride à la caisse. Mes souvenirs de jeunesse sont remplis de parties de Zelda endiablées sur les manettes rectangulaire de la NES, de films cultes tels que Star Wars, Jurassic Park, les Gremlins et Retour Vers le Futur, d'épisodes d'Alerte à Malibu, de l'Agence Tous Risques et du Prince de Bel Air. Mais tout de même. Madame. C'est un peu abusé.
Bref, ce n'est pas du tout le sujet de ce message, en fait. Donc autant que je la boucle immédiatement avant de sombrer définitivement dans le hors sujet (oui, en plus, je suis une vieille peau qui fait encore des études, quel tableau glorieux). Je savais que ce titre foireux allait me pousser dans les méandres infinis du délire blablatesque. Bref.
Mardi se tenait la dernière épreuve du concours que j'ai tenté cette année (on verra bien ce que ça donnera, mais les membres du jury m'ont aussi appelé madame, je me demande si c'est bon signe) et j'ai appris le lendemain avec soulagement que je n'aurai plus jamais à remettre les pieds à l'IUFM en tant qu'étudiante (où, là aussi, je faisais partie du gang des vieux au milieu des minettes de 20 ans qui nous regardaient comme des parias indignes de faire encore des études) puisque j'ai eu mon Master. Sans réviser un traitre mot. J'ai battu le record, ça mérite une place dans le Guinness (et un verre de Guinness, aussi, pendant qu'on y est ... merci). Du coup, je suis allée fêter ce beau diplôme en carton pâte obtenu à la sueur de mes orteils (sic) dans mes boutiques préférées de Big City (ex-ville de mes ex-études en Histoire de l'Art, et ô coïncidence, emplacement chéri des centres d'examens), à savoir mon magasin de minéraux adoré-rien-qu'à-moi, mon échoppe de bijoux/armes/déco/tarots/éso chouchoute, et le Comptoir Irlandais où je me sens chez moi parmi les cintres croulants de kilts en tartan et les bières vendues au mètre. J'en ai rapporté quelques éléments intéressants (et d'autres moins présentables que je vais m'abstenir de poster sur un blog ... hips), que voici, que voilààà :
Chez les aficionados de minéraux, j'ai trouvé ...
Un magnifique jaspe paysage (à droite) qui m'a fait de l'oeil jusqu'à ce que je le prenne, et une actinote brute (à gauche, pierre que je ne connais pas, et sur laquelle je vais donc mener les recherches qui s'imposent ... D'ailleurs, si par hasard vous avez des infos, je suis preneuse) :
Un petit bracelet d'agate mousse (mon amour depuis un coup de foudre avec un galet d'agate mousse l'année dernière) et un collier d'amazonite (pierre que j'aime aussi à la folie ... oui, j'aime les pierres vertes, so what ?) :
Chez les dingos de bijoux/déco/tralala/médiévico-éso, j'ai craqué (vive les réductions à prix cassé) sur deux bagues magnifiques, l'une avec un énorme cabochon de turquoise, l'autre avec un cabochon de nacre (je ne voulais pas m'acheter deux bagues au départ, mais en passant à la caisse mes yeux se sont posés sur elle et ... je n'ai pas pu partir sans. Là encore, il faudra que je me renseigne sur les propriétés de la nacre, mais cela semble apporter une preuve de plus de l'attirance irrépressible que je ressens pour la mer depuis quelques temps) :
(Turquoise à gauche, nacre à droite, mais bon, vous n'êtes pas des jambons, vous aviez sûrement déjà compris ... Enfin j'espère)
Et chez les exilés de l'île alcoolico-tréflesque, j'ai opté pour :
Un petit mouton porte-clefs en pure laine irlandaise (comme Gary d'ailleurs. Si ça se trouve, la laine vient du même mouton alcoolique. Ou pas). Mouton qui a l'air relativement soft par rapport aux autres, soit dit en passant :
Un porte-feuille hyper classe avec des moutons débiles (qui ira à ravir avec mon sac vert fluo couvert de moutons bondissants, lui aussi d'une élégance rare) :
Terrible, hein ? Et c'est encore pire côté pile ... :
Sans oublier que l'intérieur est pas mal attaqué, lui aussi :
Je suis fan du orange à fleurs avec un énorme sourire malsain en haut à droite, je lui trouve un air de psychopathe particulièrement savoureux. D'ailleurs j'ai remarqué que tous les moutons irlandais ont des tronches de sociopathes récidivistes, que ce soit en peluche, dessin, porte-clef, décapsuleur ... Je commence à me demander si les barons de la mafia irlandaise ne seraient pas issus d'une branche ovine.
Du coup j'ai un peu relégué mon porte-feuille Batman à d'autres tâches moins glorieuses (à savoir conserver mes tickets de carte bleue), mais c'est un sacrifice que je devais mener dans ma quête sans fin du ridicule accessoirisé. Gary adore. Cormac (qui vient du comptoir irlandais de Nantes) aussi. Oui, j'ai retenu deux choses de mon séjour à Nantes, un magasin de musique complètement démentiel où j'ai épuisé des litres de salive à m'extasier devant chaque stand ("Eh mais, woooow c'est une Explorer ! Et une Flying V ! Des SG partout ! Holy crap, mate-moi cette Telecaster ! Et la Strato signature Eric Clapton, énooorme ! My Gods, des Gretsh ! Et ... noooooon, une basse Rickenbacker, trop fooooort") (oui, ta gourde de bardesse a tendance à tourner groupie dans les magasins de musique) et le Comptoir Irlandais. That's all folks.
Et last but not least, un drapeau kitsch patriote pour orner mon intérieur avec goût et sobriété :
(je ne vous montre pas le reste de mes achats, déjà que la moitié se trouve désormais dans mon tube digestif ...).
Allez, juste pour le plaisir, un peu de pub (cliques, si tu l'oses ...) :
Aaah, ça fait du bien. Bénie soit ma patronne et sa ponctualité exceptionnelle à me verser ma paye pour que j'aille illico dilapider le peu que l'Etat me laisse dans des futilités plus grosses que moi. Chacun ses faiblesses.
Tiens, puisqu'on est dans les 3615 ma vie, hier avec mon groupe (comme c'est pompeux de dire ça, "mon groupe" ... On n'est même pas un vrai groupe, juste des gens rassemblés par niveau pour jouer ensemble un morceau au concert de mon école de guitare. Enfin, cela dit, il y a une ambiance sympa. On est un peu les nuls de base, mais on le sait, et qu'est-ce qu'on se marre) nous avons répété sans avoir la partition sous les yeux. Et ben, je sais bien qu'on est tous plus près d'Alzheimer que la dernière génération, mais on ne s'en est pas trop mal tirés, je trouve. Comme quoi, faites gaffe les jeunes, les vieux vous attendent au tournant.
Enfin, on fera sans doute moins les malins sur scène ...
Maiiiison ...