Mabon, Alban Elfed, Modron, bref, Equinoxe d'automne
Parce que le nom, au fond, on s'en fiche.
J'ai passé un bien beau moment à l'occasion de ce sabbat, calme, forestier. Une longue balade dans la campagne derrière chez moi, à la tombée du jour, en observant avec émerveillement les premiers signes du déclin du jour au profit de la nuit. Une lumière dorée, vespérale, d'un soleil encore chaud qui laisse très vite place à la fraîcheur du crépuscule (à tel point qu'il a fallu se dépêcher un peu pour rentrer avant la nuit, sans lampe, sans torche, fous que nous sommes !). Et puis une (vaine) quête de champignons qui, si elle n'a pas permis de garnir mon omelette, a eu le mérite de me plonger dans la quiétude des bois, parmi les feuilles craquantes et la démarche saccadée du lucane cerf-volant. J'aime être dehors. Mais encore plus en automne.
En intérieur, j'ai fait dans le calme et la sobriété. Des offrandes de pommes, de toutes petites pommes rouges et rebondies, dont une coupée en deux pour révéler le pentagramme caché en son coeur. Une poupée en feuilles de maïs (pas encore mûr, le maïs, d'ailleurs, tout a trois semaines de retard chez moi) pour abriter l'Esprit de la Moisson, pendant qu'il est libéré de son ancienne peau végétale par le feu. Un petit rituel de gratitude, partagé avec mon barbichu, qui ferait décidément un bien chouette sorcier. Des prières, des remerciements, du silence, des sourires, des fruits et des légumes de saison dans nos assiettes.