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Conair an Bhaird - The Bard's Path
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18 mai 2013

L'électron libre des dates imposées

Je vous l'ai déjà dit, vous l'avez sans doute déjà constaté, dans bien des domaines, et en particulier dans ma spiritualité, je suis une saleté de peste d'électron libre. Qui va tracer un Cercle en invoquant les éléments mais qui va aussi n'en utiliser que trois, ou deux, ou cinq, ou douze, ou pas du tout, et trouver ça parfaitement normal. Qui va placer, lorsqu'elle pratique en extérieur, le quadrant de l'Eau au Sud parce qu'il y a une flaque d'eau à cet endroit, le Feu à l'Ouest parce qu'il est 17h et que le soleil est en train de s'y coucher, la Terre "partout-en-dessous" parce que le sol est entièrement terreux et l'Air "partout-au-dessus" parce que ... parce qu'il est effectivement partout au-dessus. Qui va ouvrir et clore une cérémonie à la guimbarde et aux maracas, et laisser la cloche de côté. Qui va lire les oracles dans un ensemble complètement hétéroclite de pierres, de pièces, et de cartouches de fusil. Qui va donner du sang et des cheveux à la plante qui veut bien lui céder un morceau d'elle-même. Qui pile ses poudres magiques devant un épisode de Friends avec son homme qui bouffe des curly sur le canapé. Qui va considérer un cochon d'Inde comme son familier, et lui demander son avis sur les phases de la lune.

Une saleté de peste d'électron libre.

Et bien, pour les sabbats, c'est pareil. Je m'en suis rendue compte ce Beltane, alors que, partie chercher de l'aubépine, j'ai entendu de la bouche de ma chère maman (pas franchement païenne, mais très douée pour engranger les superstitions en tous genres et vous les ressortir au moment les plus opportuns) (elle est capable de me téléphoner pour me dire de toucher du bois parce qu'elle a eu une conversation avec ma tante au sujet de ma grand-mère malade, et que "plus on est nombreux à toucher du bois, plus elle guérira vite de son rhume de cerveau") cette remarque :
"Mais ... on peut pas, on est le 12 mai. T'as bien dit qu'on n'avait le droit que le 1er mai !"

Hm. En fait, pas tout à fait. J'ai dit qu'on n'avait le droit que lors de Beltane. Et c'est vrai que, toutes les années où je l'ai fêté quand je vivais chez ma mère (c'est à dire de 0 à 17 ans) (après j'ai fait 5 ans dans mon appart d'étudiante, 2 ans dans mon placard à balai de prof stagiaire, et le reste dans mon chez-moi-chéri actuel), j'étais gentille et disciplinée, une petite sorcière bien docile et appliquée, je fêtais Beltane le 1er mai.

Depuis ... Depuis j'ai grandi, j'ai mûri, j'ai râlé, j'ai réfléchi, j'ai tout remis en question, moi y compris, et j'en suis arrivée à crâmer mes calendriers dans un immense autodafé. Parce que, franchement, fêter Imbolc par 13 degrés ou Ostara sous la neige et les gelées ... J'y suis passée et j'en suis revenue !

Du coup, je me suis dit que pour clarifier un peu tout ça, faire comprendre un peu comment je raisonne et fonctionne et, pourquoi pas, donner envie à d'autres sorcières et sorciers trop englués dans les dates figées de s'envoler vers la liberté (c'est beau), j'allais vous mitonner un petit article récapitulatif (oui, tout ce blablatesque discours n'était qu'une - fort longue ma foi - introduction). Aux petits oignons et ciboulette, parce que ça donne un goût plus chouette.

Pour les Sabbats d'apogée (qui ne marquent donc pas le début d'une saison, bien que pour moi ils le font effectivement, mais vu que je n'utilise pas les mêmes saisons que le calendrier, je vais encore me faire taper), je suis des signes issus de la Nature elle-même. C'est-à-dire que c'est en observant les manifestations naturelles (floraisons, météo, fructification ...) que je détermine l'arrivée du Sabbat. Du coup, suivant les années et les caprices des bonnes fées, mes Sabbats sont parfois en avance ou en retard par rapport au traditionnel calendrier. Voilà les signes en question :

.:. Samhain : j'attends la fructification des cucurbitacées, le départ des grues et la première gelée. J'ai remarqué que cela coïncidait généralement très bien avec la période 30 octobre - 3 novembre environ. Ma célébration dure de 7 à 9 jours en général. Pour exemple, cette année, j'étais légèrement en avance, j'ai commencer à envisager l'ouverture de Samhain le 27 octobre, à la première gelée dans ma contrée.

.:. Imbolc : il débute à la naissance des agneaux (si je peux l'observer, tout dépend des élevages près de chez moi), avec la floraison du perce-neige sinon et parfois avec une belle grosse neige. Le 30 janvier cette année.

.:. Beltane : il est là quand fleurit l'aubépine, un jour de soleil évidemment ! Le 12 mai, donc, cette année.

.:. Lughnasadh : je le fête quand les blés sont mûrs et que commencent les premières moissons (l'an dernier, le 29 juillet)

l'abre mort

Sauf météo exceptionnelle (la pluie glacée sans fin de cette année, que l'on traîne comme un boulet de prisonnier depuis octobre dernier), les dates sont donc globalement proches de celles du calendrier traditionnel, mais il est important pour moi de laisser la Nature décider, et pas une date pré-imposée ... Je me verrais mal danser autour du mât de mai sous une averse carabinée, sous prétexte qu'on est le 1er mai, et que "c'est aujourd'hui qu'on doit le fêter, regarde, dans le livre c'est marqué !". Calembredaines et billevesées !

Pour les autres Sabbats, c'est une autre histoire ... Et oui, ceux-là marquent des phénomènes astronomiques précis, qui se produisent effectivement à une date précise, quelle que soit la météo et la floraison ... Du coup, pendant des années, je n'y ai pas touché ... Mais j'avais du mal à fêter Ostara dans la pluie et le froid ... Du coup, j'ai trouvé un compromis : je fais deux célébrations, une pour marquer solstices et équinoxes, une pour accueillir la saison en question ! L'une arrive parfois avant l'autre, ou après, ou en même temps, c'est selon. Voilà ce que ça donne :

.:. Yule : le solstice (jour le plus court de l'année) tombe entre le 20 et le 22 décembre, la célébration saisonnière avec la première neige, la fructification du houx ou la deuxième floraison de l'hellébore noir.

.:. Ostara : l'équinoxe (jour et nuit parfaitement égaux) tomber entre le 20 et le 22 mars, la célébration saisonnière avec le redoux, la floraison du coucou, de la primevère, du crocus et de la jonquille, et la multiplication des pâquerettes (un vieux dicton par chez moi dit que le printemps est là quand on peut, d'un seul pied, recouvrir cinq pâquerettes).

.:. Litha : le solstice (jour le plus long de l'année) tombe entre le 21 et le 23 juin, la célébration saisonnière avec la floraison du millepertuis et le soleil éclatant. Je me verrais mal aller récolter mes herbes du solstice sous une pluie diluvienne !

.:. Mabon : l'équinoxe (jour et nuit égaux) tombe entre le 21 et le 23 septembre, la célébration saisonnière avec les feuilles jaunissantes, les baies à profusion (mûres, cennelles ...), les bois plein de champignons et la chaleur déclinante.

DSC_0026

Rien de bien compliqué, en somme, il suffit d'ouvrir les yeux, le nez, et de sentir le changement s'installer !

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Commentaires
Y
Bonjour,<br /> <br /> Merci énormément pour cet article super intéressant et très rassurant. Je m'interdis beaucoup de chose de peur de mal faire ou me trouve des excuses pour ne pas faire (je me soigne ! ! ), Je peux pas faire, problème de date problème de lieu problème d'orientation... ben maintenant j'ai plus d'excuse et finalement si l'intention y est pourquoi se priver je me rendu compte depuis quelques temps que l'important c'est l'intention que l'on met dans nos actes et surtout le lacher prise par rapport à soi aux peurs aux programmations de plusieurs vies... faire les choses avec plaisir sans remord ni regret sans culpabilité mais juste en toute simplicité <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée<br /> <br /> <br /> <br /> Prenez soin de vous <br /> <br /> <br /> <br /> Florie
A
Ce n'est pas juste exercer son libre arbitre qui est difficile : célébrer un sabbat en collant au calendrier est bien plus facile que de sortir, observer, vivre et ressentir les saisons (et ça l'est encore plus avec nos existences modernes complètement déconnectées de la nature) et se forger sa propre expérience, compréhension de la roue de l'Année. <br /> <br /> A ce que je peux lire / voir sur les blogs que je fréquente, il me semble la majorité des païens vivent cette connexion / expérience ou cherchent à le faire, mais j'en vois aussi qui "se contentent de peu" (faut d'arriver à mieux l'exprimer) et n'explorent pas tellement au-delà des livres, c'est dommage.
A
Très chouette d'avoir pris le temps de préciser un peu plus concrètement ce que recouvre ta liberté... c'est clair que ça "fait sens", ça rejoint ce que j'essaie / essayais de faire, mais qu'est ce que ça a été difficile de m'affranchir des dates "officielles" ! Avec un peu de recul, j'ai du mal à admettre avoir été autant butée et avoir mis aussi longtemps, même si je peux comprendre que ce n'est pas sans lien avec mon rapport à l'autorité...
É
Ouvrir le nez aujourd'hui, c'est difficile, pour moi.<br /> <br /> La semaine dernière, j'ai échappé à la destruction par une "crève" carabinée. Je me croyais guéri, mais deux trois crobes (des gros, pas que des mi-crobes) ont dû se planquer, et m'ont attaqué hier, profitant lâchement d'un voyage de 650 kilomètres. Snirfff... Atchoum...<br /> <br /> - Elle sent bon, ta soupe aux champignons...<br /> <br /> - Bin, c'est pas de la soupe aux champignons, c'est un poulet basquaise !<br /> <br /> - Oups...
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